Abdourahmane Diouf »Macky Sall sait qu’il n’a pas droit à un 3éme mandat »
Abdourahmane Diouf lie le «stress» des Sénégalais à l’absence de prévisibilité dans le calendrier électoral. L’ex porte-parole de Rewmi appelle Macky Sall à officiellement renoncer à une troisième candidature en 2024.«Le Président Macky Sall sait qu’il n’a pas droit à un 3ème mandat. Je pense qu’il ne veut pas faire un 3ème mandat et on n’est pas dans une logique de lui accorder un 3ème mandat», a déclaré Abdourahmane Diouf hier, au cours de l’émission «Grand jury» sur Rfm. L’ancien porte-parole de Rewmi considère que les difficultés vécues par les Sénégalais sont en partie liées à l’absence de prévisibilité dans le calendrier électoral. Par conséquent, il appelle le président de la République à clore le débat. «Une simple déclaration de principe du Président Macky Sall pour accepter ce qu’il a lui-même inscrit dans la Constitution réduirait le stress des Sénégalais. Il doit déclarer de façon officielle et solennelle qu’il ne sera pas candidat en 2024. Ma conviction, c’est que le 3 avril 2024, dans 1 115 jours précisément, il y aura une passation de services et le Président Macky Sall devra passer la main», a insisté l’ancien collaborateur de Idrissa Seck. L’ex-coordonnateur de Rewmi à Rufisque estime qu’aucun homme politique n’est vainqueur suite à la mobilisation populaire qui a occasionné une dizaine de morts, des saccages d’édifices publics et des scènes de pillage de supermarchés, stations-services… «Nous devrions tous avoir honte de ce qui se passe dans notre pays. S’il y a un quelconque homme politique qui espère tirer de la gloire de ce qui vient de se passer, c’est parce que vous êtes un homme politique irresponsable, quel que soit le bord. Vous ne pouvez pas avoir des jeunes morts pour ‘’rien’’ et vouloir en tirer une gloriole», considère Abdourahmane Diouf. Selon lui, cette révolte est la conséquence «des échecs du système politique, économique et social». Il dit avoir constaté malheureusement un président de la République «assez isolé» et «assez conforté» par sa réélection en 2019.
«Une affaire privée qui a pris des relents politiciens»
Pour le dossier Sonko-Adji Sarr, Abdourahmane Diouf voit une affaire privée ayant pris des «relents politiciens» lorsqu’on a visé les délits d’appel à l’insurrection, troubles à l’ordre public ou de participation à une manifestation non autorisée. «On a vu que c’est le pouvoir, qui a tout le temps manigancé pour éliminer des adversaires politiques sérieux, qui est revenu dans le jeu. Cela nous a rappelé Khalifa Sall, Karim Wade. On s’est dit qu’au-delà de cette affaire privée qui peut être réglée par le Tribunal, on est en train de régler des comptes à un adversaire sérieux», analyse M. Diouf, par ailleurs ex-directeur exécutif du Club des investisseurs sénégalais (Cis). Il a rappelé être un des rares hommes politiques à avoir écrit une lettre de soutien à Ousmane Sonko lors de la sa révocation en août 2016. Pour lui, leader de Pastef est une «bonne nouvelle pour la démocratie sénégalaise». Même s’il récuse tout rapprochement avec ce dernier